Entretien

« Les classes populaires ne sont pas les bénéficiaires du clientélisme »

(Article paru dans l’Humanité du 7 janvier 2014)

Clientélisme, par-ci. Clientélisme, par-là. Derrière le mot brandi à chaque occasion, quelle réalité ? Invention marseillaise, le clientélisme ? Phénomène massif ? Façon d’aider les plus démunis ? Pour y voir plus clair, entretien avec le sociologue Cesare Mattina, auteur d’une thèse sur la « régulation clientélaire ».

Dans la vie politique marseillaise, le clientélisme apparaît comme un mot-valise que tout le monde se jette à la figure. Pouvez-vous nous proposer une approche éclaircissante ?

Cesare Mattina. La définition générale du clientélisme est simple : entretenir des clientèles politiques par l’octroi de faveurs et services en échange de vote et de soutiens politiques. Le phénomène est aussi ancien que la démocratie et le système du suffrage.

Tel qu’il est actuellement entendu, dans le contexte de bataille politique des élections municipales, c’est un mot utilisé par des acteurs pour dénoncer des pratiques d’autres acteurs. On se rend compte que la dénonciation du clientélisme est le fait d’acteurs qui ne disposent pas forcément de ressources de distribution. Ce n’est pas par hasard si Mennucci et Carlotti ont le plus investi ce thème de l’anticlientélisme. Ils ne sont pas en position de disposer de beaucoup de ressources à distribuer.

Au-delà du thème agité dans l’arène politique, on peut aussi critiquer l’utilisation généraliste du mot dans lequel on met à peu près tout. Le fait de vouloir recueillir des voix pour un élu n’a rien de clientélaire en soi. Cela fait partie du métier d’élu, ce dernier étant, la plupart du temps, un professionnel de la politique qui met en place une machine électorale performante.

Ensuite, il faut regarder du côté des demandes formulées par des personnes à l’élu : un emploi, un logement, une place en crèche, une subvention pour une association. Cette demande est très soutenue. Il suffit de se rendre dans une permanence d’élu… Ce n’est pas nouveau. Les lettres de demandes envoyées à Gaston Defferre dans les années 70 et 80 représentent des mètres et des mètres linéaires d’archives. Donc, la demande sociale est très forte.

Troisième élément pour clarifier et décomposer cette notion de clientélisme : les politiques clientélaires de redistribution. Comment décide-t-on que l’on va donner à certains et pas à d’autres ? Quels sont les critères ? Dans les courriers, on voit bien les raisons pour lesquelles tel emploi doit revenir au fils de tel employé – ne l’oublions pas, nous sommes dans un système d’embauches de père en fils, via le syndicat Force Ouvrière -, à un camarade du PS, à un membre des « communautés ethniques » ou « ethnico-religieuses » de la ville, etc… Ces politiques clientélaires participent du gouvernement de la ville. Comment redistribuer de la ressource tout en faisant, dans le même temps, du classement social des populations ? On va donner plus à certaines catégories et aux responsables communautaires qui les représentent : arménienne, juive, italienne ou corse. Des miettes sont laissées aux maghrébins et comoriens qui sont arrivés plus tard dans la ville au moment où les ressources clientélaires classiques comme les emplois publics et les logements sociaux de qualité diminuaient. C’est de cette façon que l’on a inventé politiquement les communautés et leur pendant de la paix entre communauté et du cosmopolitisme marseillais afin de  cacher l’allocation différentielle des ressources.

Si le clientélisme n’a pas été inventé à Marseille, le système que vous décrivez s’est enraciné dans la deuxième ville de France. Comment s’est-il créé?

Cesare Mattina. Je suis opposé à toute explication « culturaliste ». Je m’inscris davantage dans une sociologie néo-marxiste. Le clientélisme est intimement lié à la situation socio-économique d’une ville et aux ressources à distribuer. A Marseille, il connaît son expansion dans un moment historique particulier : celui du choc de la décolonisation et de la désindustrialisation. Des grandes villes françaises, Marseille est la seule à avoir affronté cette situation avec une telle acuité. Suite à l’effondrement du système industrialo-portuaire, la demande de faveurs et de services s’est tournée vers le secteur public de l’emploi. Cela n’a rien à voir avec des présupposés sur les Corses, les Italiens, les Marseillais qui agiraient comme ceci ou comme cela. Et Balkany, Dassault ou Schuller ?

A Marseille, c’est à partir de 1965 que se met en place un système que l’on appelle « defferisme ». Avant, Gaston Defferre (élu maire en 1953, NDLR) n’avait pas d’autres emplois à offrir que ceux du Provençal (journal qui était sa propriété, NDLR) et de la SOCOMA (société de manutention portuaire qu’il a créé dans les années 50 pour faire pièce au monopole de l’embauche des dockers par la CGT, NDLR). A partir de 1965, on passe d’un système notabiliaire dans lequel on distribue ses propres emplois à un système qui s’appuie sur les collectivités locales.

A la fin des années 60, un système un peu « pervers » se développe : un fort développement des emplois publics municipaux ainsi qu’une forte poussée démographique (Marseille gagne 200000 habitants, travailleurs immigrés et rapatriés, entre 1954 et 1968, NDLR) sur fond de grave crise industrielle. Un  ouvrier licencié se dit qu’il peut par exemple devenir jardinier à la Ville de Marseille. Au début des années 70, l’emploi lié au conseil général se développe puis, dans les années 80 et 90, celui lié au conseil régional. Tout cela concourt au développement de l’emploi public qui n’est pas extensible pour autant. L’une des conséquences de ce double mouvement désindustrialisation-emploi public est que le nombre d’ouvriers s’effondre tandis que celui des employés se maintient. Parenthèse : quand on dit aujourd’hui « Marseille, ville populaire », il faut préciser surtout ville d’employés. A Marseille, il y a aujourd’hui plus de cadres supérieurs que d’ouvriers alors qu’un tiers des salariés relèvent de la catégorie des employés.

Dans les années 70, le système se tient puisqu’il y a encore beaucoup de ressources à distribuer. C’est ensuite que cela se grippe. A partir de 1976-77, il y a un écroulement de la mise en location de logements sociaux. Côté emploi, les embauches continuent jusqu’à la fin des années 80 (alors que la ville subit une « saignée » démographique passant de 908000 habitants en 1975 à 790000 en 1990, NDLR), moment où la ressource s’amenuise.

Qu’est-ce qui a changé entre 1965 et la mise en place de ce système et son agonie qui semble sans fin, en 2013 ?

Cesare Mattina. Ce qui change fondamentalement, c’est le niveau de ressources. Moins de logements, on en a parlé. L’effondrement de la production s’accompagne également de la dégradation du parc urbain. Accorder un logement dans un ensemble de qualité devient de plus en plus difficile. Du côté des emplois publics, la généralisation des concours après la décentralisation met fin au recrutement direct. La multiplication des emplois à durée déterminée dans l’administration publique fait qu’il est difficile de proposer un emploi à vie à quelqu’un.

Les ressources d’origine (emplois, logement) s’amenuisent mais d’autres ressources ne se développent-elles pas après la mise en œuvre de la décentralisation ?

Cesare Mattina. Oui. Le rétrécissement des ressources communales s’est accompagné de la diversification des acteurs institutionnels. Donc, le volume global s’amenuise mais il ne s’épuise pas. Il se transforme. A partir de la fin des années 90, on voit le montant des subventions aux associations augmenter fortement. Certains élus en font de la machine électorale systématique mais le système est fragile. Il est soumis aux aléas des majorités politiques. La manne existe mais ne suffit pas à créer des emplois dans toutes les associations qui en ont besoin.

De plus, ce sont des ressources qui n’arrivent pas à fidéliser sur le long terme des clientèles. J’ai une définition restrictive de la relation de clientèle en politique : pour moi, cela ne peut s’inscrire que dans une relation de longue durée entre des élus et des électeurs. Lorsque l’on me parle de Samia Ghali qui a fait venir des gens par minibus pour voter, on n’est pas du tout dans la relation de clientèle. On est dans la cadre d’une machine politico-électorale performante mais qui ne fabrique pas forcément beaucoup de fidèles et d’obligés.

Dans le discours ambiant, lorsque le clientélisme est évoqué, il y a un corollaire qui vient presque automatiquement: les plus pauvres, les plus démunis.

Cesare Mattina. La thèse centrale du livre sur lequel je travaille est justement que ce ne sont pas les classes populaires qui profitent des phénomènes de redistribution clientélaire. On oublie que le système a besoin d’intermédiaires qui relèvent souvent de la classe moyenne. Des avocats, des médecins, par exemple. Mais aussi ceux que j’appelle des « brokers » (courtiers, NDLR) de la politique, qui prétendent détenir le vote de telle famille ou de tel réseau et qui le vendent au plus offrant. Il y a aussi ceux dont la fonction est de véhiculer la demande sociale vers les élus qui ne peuvent pas recevoir tout le monde.

Le système profite plutôt à certaines franges de la classe moyenne ou des petites classes moyennes comme des salariés de la Ville et des autres collectivités locales. Regardez par exemple le nombre d’agents municipaux qui vivent dans le 9e (arrondissement recherché du sud de Marseille, dont le maire est le député UMP Guy Teissier, NDLR).

Ceci dit, lorsqu’on est entré à la Ville sur piston, que l’on s’est fait allouer un logement social dans un quartier recherché, dans l’est ou le sud, que l’on a obtenu un emplacement de bateau sur le Vieux-Port, on n’est plus un prolétaire. A une époque, des personnes d’origine modeste ont pu profiter de ce système pour leur ascension sociale. Mais avec le rétrécissement des ressources et l’arrivée d’autres classes populaires, le système ne fonctionne plus puisqu’il repose sur l’inclusion d’un petit nombre et l’exclusion d’un grand nombre. Demandons-nous pourquoi à la benne, il n’y a très peu d’ouvriers maghrébins ou noirs, alors qu’ils sont nombreux dans d’autres villes. Cela montre que FO continue à avoir la mainmise sur les embauches et que l’on recruter toujours dans les mêmes systèmes familiaux et clientélaires.

Les changements démographiques à Marseille, avec l’arrivée notamment en centre-ville de salariés « néo-marseillais » manifestement moins « tolérants » à l’égard du système va-t-il conduire à des changements plus politiques ?

Cesare Mattina. C’est fort possible même s’il faudrait une étude pour étayer. On peut déjà le voir à travers le positionnement politique de Patrick Mennucci qui s’est déplacé des quartiers nord au centre-ville. Au conseil régional, il a pris des délégations au tourisme et à la culture. Il fait le pari de bâtir sa base sociale sur les 1e et 7e arrondissements, avec d’un côté une fraction très populaire à laquelle s’ajoute une catégorie de salariés qui arrivent à Marseille, de l’autre des quartiers à plus hauts revenus. Il a mené sa campagne des primaires, notamment sur le clientélisme. Il faut désormais voir la suite qu’il y donne.

Un autre acteur semble désormais intervenir dans le débat sur le clientélisme : la justice. Même si elle a fait appel, la députée socialiste Sylvie Andrieux a été condamnée à un an de prison ferme et cinq ans d’inégibilité pour détournement de fonds publics du conseil régional à des fins clientélistes.

Cesare Mattina. C’est tout de même impressionnant ce qui a été mis en place : 75% de l’enveloppe totale de la politique de la ville était employée dans son secteur dans les quartiers nord. Sylvie Andrieux a mis en place une grosse machine électorale. Mais le procès n’a mis en lumière que la partie visible de l’iceberg. Si on insiste uniquement sur le côté moral et que l’on ne voit pas qu’il faut remettre en cause le métier d’élu politique, on n’aura rien fait avancer.  Le problème de fond tient en la concentration du pouvoir aux mains d’une seule personne qui peut décider de tout. A minima, il faut instaurer des décisions collégiales. Il n’est pas interdit d’aller plus loin en instaurant des mécanismes de démocratie participative autour de l’attribution des subventions au secteur associatif.

Entretien réalisé par Christophe Deroubaix

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« Il faut porter un discours alternatif global à celui du FN »

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Entretien publié le 13 octobre 2013 dans l’Humanité avec Virginie Martin, politologue et fondatrice du « Think Tank Different ».

Pour vous, les soubassements du vote FN ne sont pas principalement d’ordre économique et social mais « culturel ».

Virginie Martin. Il peut y avoir dans le vote FN une dimension de désespoir. Mais, en définitive, l’ensemble de la classe politique, et la gauche en particulier, ce qui est plus affolant pour moi, continue de dire que si l’on résolvait les problèmes économiques, on finirait par résoudre le problème du vote FN. Comme s’il y avait une sorte d’effet mécanique : je mets le SMIC à 4000 euros et le vote FN disparaît… Cette explication économique, que j’appelle post-marxiste, ne fonctionne pas. Pourquoi cet élément de langage commun à toute la gauche ? Est-ce pour se rassurer ? Est-ce pour rester « politiquement correct » puisque tout le monde est opposé au chômage ?

Selon moi, ce qui fait le vote FN, c’est le « trouble civilisationnel ». Mais si l’on parle de cela, on va devoir ouvrir une boîte de Pandore. Du coup, la question économique apparaît plus simple. Affirmer qu’il s’agit d’un « trouble civilisationnel », ce n’est pas l’approuver, c’est le constater. Il est là, il existe. Une fois que l’on a enlevé le chômage, l’Europe, la peur de la mondialisation, le plus petit dénominateur commun du vote FN, c’est toujours le culturel et le cultuel lié à l’Islam.

Il faut poser le bon diagnostic. D’un point de vue électoral, c’est certes compliqué à assumer. Le côté internationaliste du PC et du parti de gauche a d’ailleurs fait fuir nombre d’ouvriers. Mais il est ridicule de continuer à dire aux électeurs FN : « non, ce que vous voyez n’est pas vrai ».

Une fois posé ce « bon diagnostic », quelle prescription proposez-vous ?

Virginie Martin. Ou vous faîtes une réponse « valsienne » de républicanisme ou une réponse « transculturelle » de cosmopolitisme à laquelle nous travaillons. Le ressort principal de celle-ci est de dire : nous sommes dans un monde ouvert, l’intégration ne se fera jamais plus comme avant. Celui qui migre aujourd’hui n’est plus celui qui migrait dans les années 60. A l’époque, il fallait faire allégeance au pays dans lequel vous arriviez. Le migrant savait qu’il n’allait pas retourner de sitôt dans son pays d’origine. Les billets étaient plus chers, les frontières plus fermées. Il n’y avait ni Facebook, ni Skype, ni Al Jazeera dans le salon, ni les compagnies « low cost ». Aujourd’hui, nous sommes dans le monde de la chute du Mur de Berlin et du Web, on ne peut plus demander aux migrants de renoncer à leurs identités multiples. C’est le cas pour tous les migrants. Si vous partiez au Venezuela demain, vous resteriez connectés à la France toute la journée.

Il faut, dès lors, imaginer un autre commun que celui des années 70 et 80. Actons que les temps ont changé. Offrons un autre discours sur les identités multiples. On continue à faire comme s’il y avait deux identités face à face alors que chacun d’entre nous a dix identités.

Je reproche aux politiques de dire la même chose, finalement, mais avec des nuances. Personne ne dit : « C’est comme ça. Le monde a changé. Il va falloir créer un commun différent ». On n’offre pas de discours vraiment alternatif au FN, si ce n’est pas petites touches, un coup chez les communistes, un autre chez les Verts.

On a souvent analysé que les catégories sociales apeurées par le déclassement étaient plus perméables au discours du FN.

Virginie Martin. C’est ce que l’on a longtemps dit mais le discours consistant à dire « l’Islam est une affaire dangereuse » commence à irriguer l’ensemble des esprits. Le Musulman aurait un projet politique, l’Islam ne serait pas une religion comme une autre puisqu’elle confond le politique et le sacré.

Ce n’est pas forcément la peur du déclassement mais la peur de perdre « sa » civilisation. Le débat se cristallise notamment autour des questions de l’égalité hommes-femmes et de l’homosexualité. Cela peut influencer des catégories sensibles à la question féministe ou homosexuelle.

Achille Mbembe parle de « racisme sans race ». C’est un racisme culturel, cultuel. C’est pour cela que je pense que la question culturelle est plus importante que la question économique. Ce qui ne veut pas dire que la question économique ne se pose pas. Prenons l’exemple de Brignoles. Peu de médias ont évoqué la fermeture des mines de bauxite dans les années 90. Est venue s’ajouter la question culturelle de l’Islam. Troisième élément : le périurbain, car Brignoles est vraiment la ville du vide.

Vous disiez que l’explication « post-marxiste » échoue à comprendre le vote FN. C’est finalement Gramsci qui nous aiderait à le comprendre.

Virginie Martin. Il est clair que Marine Le Pen réussit à façonner les représentations sociales hégémoniques. Elle remporte, chaque jour, la bataille de l’hégémonie culturelle. Qui gagne le rapport de forces avec cette Charte de la laïcité que je trouve hallucinante ? On en viendrait à croire que la gauche pense elle-aussi qu’il y a un projet musulmano-politique belliqueux.

Il faut arrêter avec ce discours le plus ringard, le plus irréalisable. Je pense même qu’il s’agit de la raison pour laquelle la France échoue à entrer dans la modernité. Imaginez, par exemple, la force d’un pays qui serait bilingue, trilingue. Nous sommes tous des migrants. Nous sommes tous des transculturels. Nous devons tous avoir des « identités heureuses ». La réponse ne peut-être que dans le cosmopolitisme culturel, l’hybridation, la créolisation.

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Ce que propose Mennucci pour Marseille

Alors que le député a été désigné tête de liste du PS à l’issue du second tour des primaires (57,16% contre 42,84% à Samia Ghali), revoici (post déjà publié le 11 octobre) le contenu de l’entretien qu’il nous avait accordé il y a quelques semaines.

Pour un autre regard, vous pouvez visionner un excellent « portrait de campagne » réalisé par Filma: http://www.filma.fr/portraits-primaires-5-patrick-mennucci/

Bio Express

Né en 1955 à Marseille

Maire des 1e et 7e arrondissements depuis 2008

Député depuis 2012

Son site: patrickmennucci.fr

Sa formule qui résume le projet : « Une réponse de gauche pour développer l’égalité des Marseillais et du territoire et créer des richesses afin de les partager.»

Sa première décision en tant que maire de Marseille : « Convoquer une conférence sociale avec l’ensemble des organisations syndicales, parce que je n’oublie pas que le maire de Marseille est d’abord le patron de l’entreprise-mairie. Je mettrai cinq points à l’ordre du jour :

Reprofessionnalisation des emplois

Transfert des cantonniers, dans un premier temps à la Ville, puis aux mairies de secteur

Création d’une régie des petits travaux par mairie de secteur

Application de la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) en matière d’écoles : gestion et réparation des écoles par les mairies de secteur

Retour de des DSP (délégations de service public) à la Ville de Marseille. »

Les phrases-clés :

« Jean-Claude Gaudin ne connaît plus sa ville. Il connaît l’autoroute pour aller à Saint-Zacharie »

« La réponse à l’insécurité : diviser par deux le nombre d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté.»

«Qui est à l’origine du clientélisme à Marseille ? Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini »

INÉGALITÉS

« 80% de la responsabilité en incombe à la politique de Jean-Claude Gaudin. Et il continue. Il consacre  une partie de sa réserve parlementaire pour la ville. Où ? Au Port des Goudes (dans les  quartiers sud, fief de la droite, NDLR). Il pourrait se demander où on en a le plus besoin : à Saint-Louis, Saint-Antoine, La Savine (quartiers nord, NDLR) ? Jean-Claude Gaudin ne connaît plus sa ville. Il connaît l’autoroute pour aller à Saint-Zacharie (commune du Var où il réside, NDLR).

Il n’y a pas de politique municipale capable, seule, de redresser la ville. Ce qu’il faut, c’est du développement économique. Que faire en tant que maire ? S’inscrire dans la compétitivité territoriale. Créer un établissement foncier. Faire un travail de manager pour accueillir les entreprises. Bref, ce qui se fait partout. Demain, c’est la métropole qui décidera en matière de développement économique mais c’est le maire de Marseille qui aura la légitimité. Je m’y consacrerai totalement parce que je ne serai plus député.

En matière de transports, la métropole va toucher 50 millions de versement transport(VT) supplémentaires et l’aide de l’Etat sera de 50 millions. Si on fait un contrat de Plan avec le Conseil général et le Conseil régional, on peut dégager 130 à 140 millions supplémentaires. A partir de là, il faut faire un emprunt supplémentaire de 2 milliards : en consacrer 1,2 à l’intérieur de Marseille et 800 millions à l’extérieur. »

(Sur la proposition d’Eugène Caselli de demander à l’Etat de mettre deux milliards dans un fonds d’amorçage). « J’essaie d’être cohérent. L’Etat va déjà mettre 2,5 milliards sur la gare Saint-Charles pour la traversée souterraine de Marseille. Il ne donnera pas deux milliards à Marseille pour les transports même s’il mettra un peu d’argent. »

INSÉCURITÉ

« J’assume le fait que j’ai une réponse de gauche, que je suis fidèle aux convictions de mon courant politique qui a toujours estimé qu’à côté de la répression qui est indispensable, il faut s’attaquer aux conditions sociales qui déterminent la situation de la sécurité. Je suis sur la position qui est celle du parti socialiste et de la gauche en général depuis cent ans.

Manuel Valls ne croit d’ailleurs pas que l’on réglera les questions de sécurité à Marseille en ayant des positions policières. Les policiers pensent d’ailleurs la même chose. Pour moi, le problème est « simple »: nous avons, à Marseille, 30% de gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans le pays, c’est 15%. L’objectif de diviser par deux la pauvreté à Marseille conduit à limiter l’insécurité. Sur les Roms, je dis la chose suivante. Prenons des engagements avec la Commission européenne, qui finance très largement l’intégration des Roms, sur un certain nombre de familles que nous accueillerons, logerons et scolariserons. Une fois que l’on aura fait ça, on pourra voir qui veut s’intégrer ou pas.

Pour résumer, je pense que les réponses à l’insécurité sont d’ordre sécuritaire et d’ordre social. On doit apporter une réponse globale. Je note que la prévention est une responsabilité municipale dans laquelle l’équipe actuelle n’investit pas.

Je trouve toutes les propositions faites ces derniers temps (armée, drones, police montée) ridicules. Pour moi, quand Samia Ghali en appelle à l’armée, elle pousse un cri de désespoir. Elle est suffisamment au courant pour savoir que l’armée ne peut rien à voir là-dedans. Chaque fois que l’armée est intervenue, elle l’a fait sur la base d’une loi d’exception (au Brésil, dans les années 20 en Sicile). Donc, j’entends le cri mais ça commence à faire long…

Sur la légalisation du cannabis, non, je ne revois pas ma position. Mais je ne m’oppose pas à un débat public. Je pense que ça ne réglerait rien. Pour s’en assurer, il ne me parait pas scandaleux de mener un débat public. »

CLIENTÉLISME

« Ma définition ? C’est quand on sollicite ou obtient une prestation, un emploi, un logement en échange non de ses compétences ou de son droit mais du soutien que l’on apporte à la personne qui vous le donne. Je prendrai des mesures pour mettre fin à cela, comme des fiches de poste dans laquelle on décrit avec précision l’emploi recherché et la qualification nécessaire. On évite ainsi des recrutements au petit bonheur la chance. J’instituerai également des commissions pour l’attribution des logements sociaux et des places en crèche.

Qui est à l’origine du clientélisme à Marseille ? Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini dans un autre cadre. Non pas que le système n’existait pas avant eux mais ils sont arrivés au pouvoir après les lois de décentralisation et ça s’est accéléré.
Avec FO, Gaudin a complétement laissé faire. Il y a désormais une « cogestion » de la ville. Je rappelle qu’au départ, Gaston Defferre est opposé à la création de ce syndicat et qu’il garde des hommes à lui au sein de la CGT. Puis quand il devient patron de la mairie, il voit en FO un syndicat « jaune ». Il s’en sert. Sous Gaston Defferre, FO n’est pas en cogestion. FO obéit à Gaston Defferre. C’est tout de même une nuance de taille. Il n’y a que sous Vigouroux que FO se comporte comme un syndicat normal. Puis, sous Gaudin, l’organisation syndicale prend le pas sur l’organisation politique. Beaucoup des choses que nous devons affronter tiennent à une période que l’on n’arrive pas à dépasser. Je ne dis pas que lorsque j’arriverai à la mairie, FO n’existera plus. Je dis qu’elle existera en tant que force syndicale, point.

Mais je répète : Gaudin n’est pas dans une logique defferriste parce que Defferre dirigeait FO. De la même manière, Guérini n’est pas dans une logique defferiste. Defferre organisait son pouvoir autour de barons mais il ne les humiliait pas. Il avait un rapport de « primus inter pares ». Guérini n’a jamais eu cette capacité politique car personne ne le reconnaissait comme « primus » par son intelligence ou son courage. Il a toujours été obligé de taper sur les gens pour les obliger à faire les choses. »

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Les candidats aux primaires PS au « banc » d’essai » (4/4) : Patrick Mennucci

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Nous avons rencontré quatre des six candidats (les quatre premiers à s’être déclarés qui sont également ceux que les sondages placent en tête) aux élections primaires du PS dont le premier tour se déroule dimanche 13 octobre. Nous leur avons posé les mêmes questions articulées autour de trois grands thèmes (Inégalités-Insécurité-Clientélisme) qui se dégagent de cette campagne avec la volonté de creuser leur projet pour Marseille, en dehors de toutes considérations tactiques ou stratégiques. Publication par ordre alphabétique. Aujourd’hui : Patrick Mennucci, député, maires des 1e et 7e arrondissements.

Bio Express

Né en 1955 à Marseille

Maire des 1e et 7e arrondissements depuis 2008

Député depuis 2012

Son site: patrickmennucci.fr

 

Sa formule qui résume le projet : « Une réponse de gauche pour développer l’égalité des Marseillais et du territoire et créer des richesses afin de les partager.»

Sa première décision en tant que maire de Marseille : « Convoquer une conférence sociale avec l’ensemble des organisations syndicales, parce que je n’oublie pas que le maire de Marseille est d’abord le patron de l’entreprise-mairie. Je mettrai cinq points à l’ordre du jour :

Reprofessionnalisation des emplois

Transfert des cantonniers, dans un premier temps à la Ville, puis aux mairies de secteur

Création d’une régie des petits travaux par mairie de secteur

Application de la loi PLM (Paris-Lyon-Marseille) en matière d’écoles : gestion et réparation des écoles par les mairies de secteur

Retour de des DSP (délégations de service public) à la Ville de Marseille. »

Les phrases-clés :

« Jean-Claude Gaudin ne connaît plus sa ville. Il connaît l’autoroute pour aller à Saint-Zacharie »

« La réponse à l’insécurité : diviser par deux le nombre d’habitants vivant en dessous du seuil de pauvreté.»

«Qui est à l’origine du clientélisme à Marseille ? Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini »

INÉGALITÉS

« 80% de la responsabilité en incombe à la politique de Jean-Claude Gaudin. Et il continue. Il consacre  une partie de sa réserve parlementaire pour la ville. Où ? Au Port des Goudes (dans les  quartiers sud, fief de la droite, NDLR). Il pourrait se demander où on en a le plus besoin : à Saint-Louis, Saint-Antoine, La Savine (quartiers nord, NDLR) ? Jean-Claude Gaudin ne connaît plus sa ville. Il connaît l’autoroute pour aller à Saint-Zacharie (commune du Var où il réside, NDLR).

Il n’y a pas de politique municipale capable, seule, de redresser la ville. Ce qu’il faut, c’est du développement économique. Que faire en tant que maire ? S’inscrire dans la compétitivité territoriale. Créer un établissement foncier. Faire un travail de manager pour accueillir les entreprises. Bref, ce qui se fait partout. Demain, c’est la métropole qui décidera en matière de développement économique mais c’est le maire de Marseille qui aura la légitimité. Je m’y consacrerai totalement parce que je ne serai plus député.

En matière de transports, la métropole va toucher 50 millions de versement transport(VT) supplémentaires et l’aide de l’Etat sera de 50 millions. Si on fait un contrat de Plan avec le Conseil général et le Conseil régional, on peut dégager 130 à 140 millions supplémentaires. A partir de là, il faut faire un emprunt supplémentaire de 2 milliards : en consacrer 1,2 à l’intérieur de Marseille et 800 millions à l’extérieur. »

(Sur la proposition d’Eugène Caselli de demander à l’Etat de mettre deux milliards dans un fonds d’amorçage). « J’essaie d’être cohérent. L’Etat va déjà mettre 2,5 milliards sur la gare Saint-Charles pour la traversée souterraine de Marseille. Il ne donnera pas deux milliards à Marseille pour les transports même s’il mettra un peu d’argent. »

INSÉCURITÉ

« J’assume le fait que j’ai une réponse de gauche, que je suis fidèle aux convictions de mon courant politique qui a toujours estimé qu’à côté de la répression qui est indispensable, il faut s’attaquer aux conditions sociales qui déterminent la situation de la sécurité. Je suis sur la position qui est celle du parti socialiste et de la gauche en général depuis cent ans.

Manuel Valls ne croit d’ailleurs pas que l’on réglera les questions de sécurité à Marseille en ayant des positions policières. Les policiers pensent d’ailleurs la même chose. Pour moi, le problème est « simple »: nous avons, à Marseille, 30% de gens qui vivent en dessous du seuil de pauvreté. Dans le pays, c’est 15%. L’objectif de diviser par deux la pauvreté à Marseille conduit à limiter l’insécurité. Sur les Roms, je dis la chose suivante. Prenons des engagements avec la Commission européenne, qui finance très largement l’intégration des Roms, sur un certain nombre de familles que nous accueillerons, logerons et scolariserons. Une fois que l’on aura fait ça, on pourra voir qui veut s’intégrer ou pas.

Pour résumer, je pense que les réponses à l’insécurité sont d’ordre sécuritaire et d’ordre social. On doit apporter une réponse globale. Je note que la prévention est une responsabilité municipale dans laquelle l’équipe actuelle n’investit pas.

Je trouve toutes les propositions faites ces derniers temps (armée, drones, police montée) ridicules. Pour moi, quand Samia Ghali en appelle à l’armée, elle pousse un cri de désespoir. Elle est suffisamment au courant pour savoir que l’armée ne peut rien à voir là-dedans. Chaque fois que l’armée est intervenue, elle l’a fait sur la base d’une loi d’exception (au Brésil, dans les années 20 en Sicile). Donc, j’entends le cri mais ça commence à faire long…

Sur la légalisation du cannabis, non, je ne revois pas ma position. Mais je ne m’oppose pas à un débat public. Je pense que ça ne réglerait rien. Pour s’en assurer, il ne me parait pas scandaleux de mener un débat public. »

CLIENTÉLISME

« Ma définition ? C’est quand on sollicite ou obtient une prestation, un emploi, un logement en échange non de ses compétences ou de son droit mais du soutien que l’on apporte à la personne qui vous le donne. Je prendrai des mesures pour mettre fin à cela, comme des fiches de poste dans laquelle on décrit avec précision l’emploi recherché et la qualification nécessaire. On évite ainsi des recrutements au petit bonheur la chance. J’instituerai également des commissions pour l’attribution des logements sociaux et des places en crèche.

Qui est à l’origine du clientélisme à Marseille ? Jean-Claude Gaudin et Jean-Noël Guérini dans un autre cadre. Non pas que le système n’existait pas avant eux mais ils sont arrivés au pouvoir après les lois de décentralisation et ça s’est accéléré.
Avec FO, Gaudin a complétement laissé faire. Il y a désormais une « cogestion » de la ville. Je rappelle qu’au départ, Gaston Defferre est opposé à la création de ce syndicat et qu’il garde des hommes à lui au sein de la CGT. Puis quand il devient patron de la mairie, il voit en FO un syndicat « jaune ». Il s’en sert. Sous Gaston Defferre, FO n’est pas en cogestion. FO obéit à Gaston Defferre. C’est tout de même une nuance de taille. Il n’y a que sous Vigouroux que FO se comporte comme un syndicat normal. Puis, sous Gaudin, l’organisation syndicale prend le pas sur l’organisation politique. Beaucoup des choses que nous devons affronter tiennent à une période que l’on n’arrive pas à dépasser. Je ne dis pas que lorsque j’arriverai à la mairie, FO n’existera plus. Je dis qu’elle existera en tant que force syndicale, point.

Mais je répète : Gaudin n’est pas dans une logique defferriste parce que Defferre dirigeait FO. De la même manière, Guérini n’est pas dans une logique defferiste. Defferre organisait son pouvoir autour de barons mais il ne les humiliait pas. Il avait un rapport de « primus inter pares ». Guérini n’a jamais eu cette capacité politique car personne ne le reconnaissait comme « primus » par son intelligence ou son courage. Il a toujours été obligé de taper sur les gens pour les obliger à faire les choses. »

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Les candidats aux primaires PS au « banc d’essai » (3/4) : Samia Ghali

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Nous avons rencontré quatre des six candidats (les quatre premiers à s’être déclarés qui sont également ceux que les sondages placent en tête) aux élections primaires du PS dont le premier tour se déroule dimanche 13 octobre. Nous leur avons posé les mêmes questions articulées autour de trois grands thèmes (Inégalités-Insécurité- Clientélisme) qui se dégagent de cette campagne avec la volonté de creuser leur projet pour Marseille, en dehors de toutes considérations tactiques ou stratégiques. Publication par ordre alphabétique. Aujourd’hui : Samia Ghali, sénatrice, maire des 15e et 16e arrondissements.

 

Bio express

Née en 1968 à Marseille

Vice-présidente du conseil régional de 2004 à 2010

Marie des 15e et 16e arrondissements depuis 2008

Sénatrice depuis 2008

Son site: samiaghali2014.fr

 

Sa formule qui résume le projet : « Faire entrer Marseille dans la modernité.»

Sa première décision en tant que maire de Marseille : « Faire un état des lieux de Marseille, secteur par secteur, avec les maires d’arrondissements afin de savoir où on est dans cette ville. »

Les phrases-clés :

« Les inégalités entre le nord et le sud ont été créées par Gaston Defferre et Jean-Claude Gaudin est son vrai héritier. »

« Si vous voulez vous attaquer à la drogue, il faut autant sanctionner le client que le dealer. »

« Certains candidats qui dénoncent le clientélisme proposent des emplois en contrepartie de la campagne ou du vote. »

INÉGALITÉS

« Je suis une enfant de ces quartiers. Je suis née sous Gaston Defferre. Je sais comment on vivait. On était totalement abandonnés. Il a fallu onze morts écrasés par des trains avant que l’on construire un mur ! Aujourd’hui, un maire serait condamné pour cela. Donc, je dis, oui, que les inégalités entre le nord et le sud ont été créées par Gaston Defferre. De ce point de vue, Jean-Claude Gaudin est le vrai héritier de Gaston Defferre. Il a la même attitude. Ce que je dis sur Gaston Defferre heurte dans mon parti mais j’assume. Je ne vais jamais commémorer l’anniversaire de la mort de Gaston Defferre.

Je suis la seule à vraiment expliquer ce qu’est la fracture nord-sud. Que dans certains quartiers, ce n’est pas le quart de la population qui vit sous le seuil de pauvreté  mais la moitié. Que ceux qui vivent juste au-dessus de ce seuil ne sont pas plus riches.

En matière d’éducation, de décrochage scolaire, de santé, tous les feux sont au rouge. Tout est difficile, ici. Tout au long. Le projet ANRU au Plan d’Aou date de dix-huit ans. Ca fait dix-huit ans que l’on dit aux habitants qu’ils vont vivre dans de beaux logements. Ce n’est pas vrai. Qu’ils vont avoir une médiathèque. Ce n’est pas vrai. Un terrain sportif : ce n’est pas vrai. Pourquoi voulez-vous qu’ils continuent à croire ce qu’on leur dit. C’est bien d’avoir fait le Mucem et la Villa Méditerranée mais ne pouvait-on mettre quelques milliers d’euros pour, symboliquement, créer une médiathèque.

C’est le maire qui devrait se battre à Paris. Je suis allée voir plusieurs ministres. A chaque fois, je rencontrais Gérard Collomb (le maire de Lyon). C’est Jean-Claude Gaudin qui aurait dû être là. Nous, en tant qu’élus de terrain, on est obligés de jouer les pompiers. Ces quartiers sont une mine d’or pour la ville et on les laisse tomber par manque de vision. »

(Sur les transports)

« Je n’ai pas voté le plan présenté par Eugène Caselli  à la communauté urbaine. J’ai voté contre le tram rue de Rome. C’est facile de dire : on va faire le métro vers l’hôpital Nord. Pourquoi ne l’a-t-on pas fait, alors ?

J’ai écrit une lettre au premier ministre sur la question des transports. A Paris, ils ont eu 30 milliards d’euros. A Marseille, on ne récupère rien. La métropole va nous rapporter 15 millions d’euros par an pour 92 communes. Or, il nous faut 3 milliards d’euros pour rattraper le retard en matière de transports. J’ai demandé au gouvernement qu’il mette 250 millions par an pendant douze ans ».

INSÉCURITÉ

« Mon appel à l’armée était-il un cri ou une proposition concrète ? Je ne veux pas le prendre comme cela même si je ne regrette pas. Je m’explique : au moment où je l’ai dit, la situation était dramatique. Au pays des droits de l’homme, je ne peux pas entendre : « ils n’ont qu’à se tuer entre eux, ce n’est pas grave ». Comme on ne peut plus dire : « règlements de compte ».

Je n’ai pas demandé l’armée pour aller arrêter les dealers. Ceux qui viennent acheter  – des gens bien dans leur vie, des chefs d’entreprise, des avocats – participent du développement du trafic. Au moment où je l’ai dit, il y avait également la situation de la police (le scandale de corruption à la Bac nord, NDLR). Ce qui a déclenché mon appel, c’est la mort d’un jeune face au Lycée Nord. J’y étais et j’ai vu que les autres jeunes avaient peur. Cela faisait des années que je réclamais des effectifs supplémentaires de police. Mais tout le monde était dans le déni. Ce qui m’inquiétait, c’est la possibilité que certains en arrivent à l’autodéfense.

Marseille est le seul endroit où l’armée n’est pas dans les rues. Elle est sur les Champs-Elysées. Pas ici. La délinquance commence jeune ici. A cet âge-là, voir des uniformes peut avoir un effet dissuasif. Pour prendre la température d’un quartier, ce n’est pas idiot d’envoyer l’armée.

Pour autant, si on ne met en avant que du sécuritaire, on n’a rien compris. Il faut, en parallèle, je ne prends qu’un exemple, l’ouverture des écoles jusqu’à 19 heures. »

(Sur le statut pénal du cannabis) « Vous n’arrêterez pas les trafics avec la légalisation. Vous êtes face à des chefs d’entreprise. La délinquance s’est professionnalisée. Et on fera quoi de la coke et de l’héroïne ? Si vous voulez vous attaquer à la drogue, il faut autant sanctionner le client que le dealer. Il faut aussi se demander : pourquoi les Français consomment autant ? »

CLIENTÉLISME

« Je n’utilise pas le mot, en effet. C’est une hypocrisie. C’est quoi le clientélisme ? En fonction de qui ça concerne. Quand c’est dans certaines classes, on se rend service. Quand c’est pour les pauvres, c’est du clientélisme.

Le clientélisme ne se combat pas avec des mots. Il se combat en apportant, par exemple, du logement pour tous.

Je reçois une cinquantaine de personnes par semaine. J’ai, en attente, 500 demandes de rendez-vous. Quand les gens sont à la rue, n’ont plus de quoi manger, il ne faut pas les aider parce que c’est du clientélisme ?

Par contre, dans certains catégories sociales, cela s’appelle du relationnel quand on appelle un ami pour trouver un stage à son enfant.

Le clientélisme, c’est comme le FN, c’est le désespoir de la population. Marseille est aussi, d’une certaine façon une république bananière. C’est cela qu’il faut changer.

Je défie quiconque de dire que je fais du clientélisme. Encore que peut-être… lorsque j’aide les gens, on peut dire que je fais du clientélisme. J’assume mon rôle d’élu de débrouiller des situations.

Certains candidats qui dénoncent le clientélisme proposent des emplois en contrepartie de la campagne ou du vote.

(Question: Vous avez des noms à donner ?) Réponse: Non. »

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Les candidats aux primaires PS au « banc d’essai » (2/4) : Eugène Caselli

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Nous avons rencontré quatre des six candidats (les quatre premiers à s’être déclarés qui sont également ceux que les sondages placent en tête) aux élections primaires du PS dont le premier tour se déroule dimanche 13 octobre. Nous leur avons posé les mêmes questions articulées autour de trois grands thèmes (Inégalités-Insécurité- Clientélisme) qui se dégagent de cette campagne avec la volonté de creuser leur projet pour Marseille, en dehors de toutes considérations tactiques ou stratégiques. Publication par ordre alphabétique. Aujourd’hui : Eugène Caselli, président de la communauté urbaine de Marseille.

Bio Express

Né en 1946 à Marseille

Cadre bancaire

Président de la communauté urbaine de Marseille depuis 2008

Site : caselli2014.fr

Sa formule qui résume le projet : « Mettre de l’égalité dans cette ville.»

Sa première décision en tant que maire : « Nommer un ou une première adjoint(e) chargée de l’emploi et de la formation des jeunes. »

Les phrases-clés :

« Le système clientéliste, beaucoup en parlent. Moi je l’ai vécu et je l’ai combattu à la communauté urbaine.»

« L’absence de métropole, c’est une erreur de Gaston Defferre. Il a été un grand maire mais il a raté un virage.»

« Sur le cannabis, je dis aujourd’hui que le débat mérite d’être posé et que je suis en réflexion sur ce sujet. »

 

INÉGALITÉS

« Cette ville est profondément inégalitaire, c’est son problème. Mon projet, c’est de réunifier le nord et le sud, la ville qui réussit celle qui est aux prises avec des problèmes économiques, urbains et sécuritaires. Cet aspect inégalitaire, je n’en avais pas autant conscience quand j’ai été élu président de la communauté urbaine en 2008. Je l’ai découvert au fil des années et je le découvre encore plus dans le cadre de cette campagne des primaires.

Il y a dans cette ville une vraie fracture sociale. Il suffit de dresser quelques constats. Le grand oublié de Marseille Provence 2013, c’est quand même le nord de la ville. Combien de piscines actives, de terrains gazonnés, de grandes infrastructures,  dans les quartiers Nord ? Depuis les zones franches, quel est le geste important qui a été fait pour les quartiers nord ?

Où sont les responsabilités ? En partie la gestion de dix-huit ans de la mairie de droite qui, en dehors de la création des zones franches, s’est peu préoccupée des quartiers en difficulté. C’est également la responsabilité des gouvernements depuis quarante ans, de gauche comme de droite, qui n’ont pas pris la mesure de la dérive urbaine de certains quartiers en pensant que les éléments de la politique de la ville s’avéreraient suffisants pour maintenir un amortisseur social.  Ils se sont trompés. Peu à peu, une économie parallèle s’est développée qui est devenue une industrie du trafic de drogues.

Autre erreur : l’absence de métropole, contrairement à Lyon, Lille ou Bordeaux, dans les années 60. Cela a été l’une des erreurs de Gaston Defferre. Il a été un grand maire mais il a raté un virage essentiel. Les deux-tiers de l’argent donné par l’Etat à ces communautés urbaines ont été investis dans les transports, ce qui a permis à ces villes d’avoir un réseau cohérent. Or, l’absence de réseau de transports digne de ce nom constitue, ici, un frein à l’emploi.

Marseille souffre d’une situation exceptionnelle. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles. Je propose de créer des zones socialement prioritaires (ZSP) dans six arrondissements de la ville plus dans quelques zones du sud-est. Tous les emplois des entreprises et commerces doivent y être défiscalisés. Cela créerait un appel d’air. C’est le principe des zones franches mais qui s’applique sur l’existant. Cela permettrait la création de milliers d’emplois assez rapidement. Ca, c’est l’urgence. Ensuite, il y a le plus long terme avec la métropole qui doit nous permettre de créer 100000 emplois (dont 50 à 60000 à Marseille) dans les dix à douze ans.

Il faut constituer un grand système de transport cohérent. Avec le prolongement du métro jusqu’à l’hôpital Nord et Dromel. Avec des TER en plus grand nombre dans les quatre grands couloirs (Marseille-Aix, Marseille-Aubagne, Marseille-Fos et Marseille-aéroport). Seule la métropole aura les moyens de bâtir ce système. Je demande à l’Etat de verser deux milliards d’euros dans un fonds d’amorçage. Je dis à l’Etat de faire comme pour le grand Paris. L’Etat n’a pas versé trente milliards pour le grand Paris, comme il se dit trop souvent, mais il a amorcé avec deux milliards. Ensuite, les autres collectivités ont complété. »

INSÉCURITÉ

« La réponse est globale. Le problème, c’est toujours l’égalité. Problèmes d’emplois, d’éducation, d’accès à la culture, aux transports. Ces réponses ne peuvent être immédiates. Elles sont sur le moyen et sur le court terme. Il faut aussi des réponses en matière de sécurité relativement rapides. Là aussi, à situation exceptionnelle, réponse exceptionnelle : pourquoi n’y aurait-il pas un policier municipal pour 1000 habitants à Marseille comme il y a à Lyon ?

Je pense que Marseille doit être le laboratoire des nouvelles technologies policières. Je sais que l’idée d’utiliser les drones fait son chemin dans la tête des experts. C’est un élément de renseignement important. Ce n’est qu’une caméra de vidéosurveillance aérienne. Or, le débat que l’on a eu sur la vidéosurveillance, il y a dix ans est désormais clos.

(Sur le statut pénal du cannabis) Je dis aujourd’hui que le débat mérite d’être posé et que je suis en réflexion sur ce sujet. Avant, j’étais tout à fait opposé à la dépénalisation. Aujourd’hui, je suis en réflexion. Le phénomène est d’une telle ampleur que les réponses traditionnelles ont leur limite. Il faut trouver d’autres outils. La dépénalisation peut en être un. Je ne dis pas que je suis pour car je n’ai pas affiné ma réflexion. Mais le fait que j’y réfléchisse beaucoup, ça veut bien dire que l’argument commence à faire mouche dans ma tête. »

CLIENTÉLISME

« Je ne parle pas d’un système de services ponctuels que tous les politiques connaissent. On peut, en effet, rendre un service de type social à des familles en difficulté. Le problème, c’est quand un système devient industriel. Quand on rend service à des individus, on leur demande de faire voter des familles entières pour un candidat. Quand tout cela est fait à l’échelle de groupements d’élus ou de collectivités. Quand les affaires s’ajoutent au système clientéliste, ce n’est plus tolérable, il faut y mettre fin. Il faut passer d’un système de passe-droits permanent qui est en train de s’institutionnaliser à un système de droits pour tous. Je précise que le système clientéliste, beaucoup en parlent, moi je l’ai vécu et je m’y suis opposé à la communauté urbaine en luttant contre l’intrusion, en étant victime de certaines grèves anormales.

Je formule deux propositions :

–         Renouveler la classe politique. Je réserverai la moitié de mes listes à la société civile. Ce qui ne veut pas dire qu’il ne s’agira que de chefs d’entreprise ou de grands patrons.

–         La création de trois grandes commissions (emplois publics, crèches, logements) composées à parité droite-gauche. La commission des emplois publics doit être présidée par un membre de l’opposition.

Cet autocontrôle mettra fin au clientélisme car les élus sur le terrain n’auront plus le pouvoir.

(Sur le defferrisme) Defferre a transformé la ville. Il a aussi fait des erreurs. Il est resté trente-trois ans, il a donc marqué plusieurs générations. Je dis maintenant qu’il faut sortir de l’après-guerre qui est encore dans les têtes dans les fonctionnements. FO est en train de sortir de l’après-guerre. Le procès de Mennucci à FO est complétement daté. Ce syndicat est en train de faire sa mue. Le processus a été engagé il y a environ deux ans. A la communauté urbaine, j’ai largement fait évoluer les choses dans le sens de la transparence et d’un dialogue social beaucoup plus construit. »

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Les candidats aux primaires PS au « banc d’essai » (1/4) : Marie-Arlette Carlotti

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Nous avons rencontré quatre des six candidats (les quatre premiers à s’être déclarés qui sont également ceux que les sondages placent en tête) aux élections primaires du PS dont le premier tour se déroule dimanche 13 octobre. Nous leur avons posé les mêmes questions articulées autour de trois grands thèmes (Inégalités-Insécurité- Clientélisme) qui se dégagent de cette campagne avec la volonté de creuser leur projet pour Marseille, en dehors de toutes considérations tactiques ou stratégiques. Publication par ordre alphabétique. Aujourd’hui : Marie-Arlette Carlotti, ministre déléguée aux personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion.

 

Bio Express

Née en 1952 à Béziers

Cadre dans l’industrie aéronautique

Députée européenne de 1996 à 2009

Conseillère générale depuis 1998

Elue députée en juin 2012 face au sortant UMP Renaud Muselier

Site : Carlotti2014.fr

Sa formule qui résume le projet : « Je veux déclarer la guerre à la pauvreté et à la précarité, ni avec des chars d’assaut, ni avec des drones, mais avec de la création d’emplois. »

Sa première décision en tant que maire : « Réunir un comité de sécurité restreint avec l’ensemble des partenaires, comme je le ferai chaque lundi. Les deux facettes – répression et prévention –seront représentées. »

Les phrases-clés :

« A Saint-Barthélémy, ils n’ont jamais vu Jean-Claude Gaudin de leur vie. »

« Vous m’avez posé une question sur l’insécurité, je vous parle beaucoup d’emploi, car c’est ma réponse. »

« Ce système clientéliste n’est ni de droite, ni de gauche. Il est partout. »

 

INÉGALITÉS

« Il y a deux villes, certes, mais je dirais que Marseille est plus éclatée encore : elle est en mille morceaux. C’est une ville à plusieurs vitesses. Certes, les quartiers nord ont été trop longtemps laissés à l’abandon mais la pauvreté et la précarité sont partout dans la ville.

Je ne suis pas d’accord avec l’idée que Gaston Defferre a abandonné les quartiers nord. L’hôpital Nord, l’hôpital Lavéran, c’est qui ? Les grandes infrastructures, c’est Defferre. C’était une période positive, faste. Avant, même les jeunes qui n’avaient pas de qualification trouvaient du boulot. La responsabilité, c’est que depuis trois mandats, rien n’est fait. Ces quartiers ont été abandonnés alors qu’il y a un potentiel : toutes les villes-ports sont en train de redémarrer, sauf Marseille. J’étais dans le quartier de Saint-Barthélémy, il y a peu : ils n’ont jamais vu Jean-Claude Gaudin de leur vie. Ce n’est pas le Marseille qu’il aime. Le Marseille qu’il aime, c’est le Marseille de la Provence ancienne. Et puis, il faut aussi balayer devant sa porte : les élus (socialistes, NDLR) de ces quartiers ne se sont pas toujours bien comportés. »

(Sur les transports) « On vient de se doter d’un outil : la métropole. Jusqu’ici, le débat a porté sur l’institution. Cela a créé des clivages qui ne sont pas de vrais clivages, sur le fond. Le débat de fond sur la métropole commence maintenant : quelles politiques mettre en place ? Maintenant, les clivages vont changer. Rien ne pourra se faire sans le développement des transports en commun. Nous sommes la seule ville qui n’a pas fait reculer la voiture. Je formule un certain nombre de propositions (bus en sites propres, un VAL vers l’aéroport, interdiction des poids lourds, pistes cyclables, mise en place de la billetterie unique). Bien sûr que j’ai envie de dire oui à la gratuité mais j’ai d’abord envie de voir comment développer des tarifs sociaux afin de  ne pas mettre en péril financier la ville et la RTM.

Quant aux financements, il y a peu de marges. Vous avez vu le rapport de la chambre régionale des comptes sur l’endettement de la ville ? Certains projets (gare Saint-Charles, L2) seront financés par l’Etat. On trouvera aussi des financements via la RTM. Je propose la réorientation vers des projets moins coûteux : je ne propose pas une grande extension du métro car cela coûte très cher. Les transports en site propre (bus et tram), c’est moins onéreux. Je regarderai tout de même comment étendre le métro jusqu’à l’hôpital Nord et vers la technopôle de Château-Gombert. »

 

INSÉCURITÉ

« Intraitable contre l’insécurité et contre les causes de l’insécurité : telle est mon approche. Il y a des systèmes mafieux qu’il faut démanteler. Il faut continuer à développer le renseignement, comme le fait Manuel Valls, développer la police judiciaire et avoir des forces de police nationale. Je souhaite également que le maire ne se déresponsabilise pas. Je propose de tripler les effectifs de la police municipale : nous serons alors au même niveau, en rapport de la population, que Nice et Lyon.

Je n’oublie pas l’essentiel : la question sociale. L’insécurité naît de la pauvreté, du désarroi de jeunes qui sortent du système scolaire sans formation, auxquels on ne propose rien. Les emplois d’avenir, c’est un moyen parmi d’autres de remettre le pied à l’étrier. Le maire actuel ne veut pas, par idéologie, créer le moindre emploi d’avenir dans la ville. 12000 jeunes sont allés au Pôle Emploi pour dire : on veut un boulot, on n’est pas des glandeurs. Nous engageons, au niveau national, la réforme de la qualification professionnelle. Je veux également soutenir l’économie sociale et solidaire.

On ne créera plus d’emplois publics. Il nous faut surtout de l’emploi privé : il faut en créer 100000 emplois en dix ans à l’échelle de la métropole. 4000 emplois peuvent être créés, me dit-on, dans la réparation navale avec la forme 10. Je prends. La métropole sera la plateforme indispensable pour démarrer ce combat pour l’emploi. Vous m’avez posé une question sur l’insécurité, je vous parle beaucoup d’emploi, car c’est ma réponse.

(Sur le statut pénal du cannabis) « Ce serait un mauvais signe qui pourrait apparaître comme du laxisme. »

CLIENTÉLISME

« C’est un système de petits arrangements entre amis, de « combinazione », qui sert les copains, les cousins, les proches, en échange de quelque chose. C’est un système qui asservit les citoyens, qui ne fonctionne pas parce que la ville est pauvre et qui détourne nos politiques publiques. Exemple : il manque de logements sociaux à Marseille. Quand on en construit un, à qui le donne-t-on ? A quelqu’un qui a un piston. Or, 30000 familles attendent un logement social. Pareil pour les places en crèche. Le clientélisme, c’est donner des choses aux gens alors qu’ils y ont droit.

J’y suis opposée pour trois raisons :

–         Pour des raisons morales et éthiques

–         Cela pollue nos politiques publiques

–         Pour l’atteinte à l’image de Marseille. On a l’impression que c’est notre atavisme. Ca ne l’est pas.

Les Marseillais n’en veulent plus.

(Sur les origines du clientélisme). Je ne sais pas. Je n’étais peut-être pas née. Vous voulez dire sous Gaston Defferre ? Il est peut-être né dans l’après-guerre. La solidarité est devenue ensuite l’accompagnement. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, plus la ville est en crise, moins cela marche, moins c’est efficace. Or, il se trouve qu’il y a des élus qui ne savent faire que cela, que répondre à des doléances. Je comprends qu’il faille répondre à nos concitoyens mais la réponse est de mettre en place des politiques publiques et on ne demande rien en échange. Je veux créer des emplois pour tous, pas pour mes amis.

Ce système, tout le monde en a profité, à tour de rôle. Ce système n’est ni de droite, ni de gauche. Il est partout. Quand il n’y a pas de politiques publiques cohérentes, égalitaires, pour tous, on remplace par le clientélisme. Cela devient un tic pour des élus qui ne savent pas faire de la politique autrement que par le piston. »

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