(Article publié dans l’Humanité du 14 novembre 2013) (Crédit photo: Patrick Gherdoussi)
Avec Jean-Marc Coppola en chef de file, une démarche d’intervention citoyenne, un projet à finaliser au cours de huit débats d’ici la fin de l’année et de premiers sondages prometteurs, la campagne a commencé pour le Front de gauche marseillais.
Un chef de file mais pas de tête de liste, des propositions mais pas de programme complet : le Front de gauche a décidé de ne pas faire comme les autres. C’est ce qu’il a encore revendiqué hier, lors d’une conférence de presse, quelques jours après le lancement officiel de la campagne face à l’Hôtel de Ville, sur une place Bargemon rebaptisée pour l’occasion Place du Forum Citoyen. « Le fil rouge de notre démarche, c’est l’intervention citoyenne », a exposé Audrey Garino, responsable communiste. Après les assises citoyennes organisées en plusieurs étapes ces derniers mois, le projet entre dans une phase plus concrète d’élaboration avec l’organisation, d’ici la fin de l’année, de huit débats dans les huit secteurs de la ville consacrés à huit grands thèmes (emploi, logement, transport, sécurité, école, services publics, démocratie, environnement).
Rappelons qu’à Marseille, le Front de gauche a fait le choix de ce qu’il appelle la « co-construction ». Comprendre : l’élaboration, sans ralliement, d’un projet commun avec des organisations citoyennes. Les discussions se poursuivent notamment avec Le Sursaut, rassemblant des militants écologistes, socialistes et citoyens. En attendant, les partenaires du Front de gauche ont décidé de faire de Jean-Marc Coppola leur chef de file, autre annonce d’une journée marquée par la publication dans le quotidien « Libération » d’un sondage. Il a été réalisé dans les 4e et 5e arrondissements de la ville, considérés comme l’un des deux secteurs (sur les huit que comptent la ville) qui feront la décision en mars prochain. Il donne la liste de gauche gagnante au second tour (47%), grâce à un excellent report des voix de toutes les listes du 1er tour, contre 35% au maire sortant et 18% au FN. Au 1er tour, le PS réaliserait 31%, le Front de gauche 11% et les Verts 5%. Un autre sondage, pas encore rendu public, indique que dans l’autre secteur-bascule (11e et 12e arrondissements), les listes de gauche et de droite arriveraient au coude à coude (38% chacune) avec un FN à 24%. « Beaucoup de Marseillais ont envie de tourner la page de la gestion de Gaudin et, pour autant, ne sont pas satisfaits de l’offre politique du PS », commente Jean-Marc Coppola. « Nous sommes en campagne pour, en effet, faire entendre une autre voix à gauche », abonde Jacques Lerichomme, porte-parole de cinq composantes du Front de gauche.
Une « autre voix », par exemple, sur le « plan d’action » présenté la semaine dernière par Jean-Marc Ayrault. Jean-Marc Coppola propose d’étudier la réaffectation vers d’autres priorités des moyens annoncés. « La priorité, ce n’est pas la gare Saint-Charles mais un technicentre pour le matériel qui fait actuellement défaut. » En revanche, il se félicite que la pression citoyenne ait payé et que l’extension du métro vers l’Hôpital Nord soit enfin mise à l’étude. Le candidat propose également la réalisation d’un contrat entre l’Etat et la Ville. Une « autre voix » également sur quelques pistes, avant-goût du projet : gratuité des transports pour les moins de 26 ans et les séniors, remunicipalisation des parkings. « Nous avons un vrai espace politique à gauche, conclut Jean-Marc Coppola. Et comptez sur nous pour l’investir. »