Abstention, Gaudin, Ravier, Mennucci: le 1er tour en 4 étapes

« La tornade Gaudin, la surprise Ravier, le flop Mennucci », titre ce matin le quotidien La Provence. Pas tout à fait faux. Mais une étude précise des résultats nous fait dire également : pas tout à fait vrai.

« La tornade Gaudin »

Le maire sortant a perdu 13000 voix entre les scrutins municipaux de 2008 et 2014. Ca ne ressemble pas franchement à un raz-de-marée même si les résultats du premier tour résonnent comme une promesse de quatrième mandat pour lui.  Le recul en pourcentage est réel que l’on calcule par rapport aux exprimés (de 41% à 37,85%) ou par rapport au nombre d’inscrits, il passe de 23,15% à 19,68%). Il s’observe dans tous les secteurs, y compris dans le 6-8, QG de la Gaudinie.

« La surprise Ravier »

Un candidat du FN qui réalise 23% dans une ville où les Le Pen, père et fille, ont dépassé la barre des 20% à quatre reprises (28,3% en 1988, 22,32% en 1995, 23,34% en 2002 et 21,22% en 2012), est-ce une surprise ? Non, car le FN a toujours recueilli d’importants scores dans la deuxième ville de France (et ces scores sont d’ailleurs moins impressionnants aujourd’hui qu’ils ne le furent) et… oui, car jamais une liste d’extrême-droite n’avait trouvé un tel écho lors d’une élection municipale.

De 2008 à 2014, l’extrême-droite gagne 35000 voix et passe de 5% des inscrits à 12%. La progression est spectaculaire d’un scrutin municipal à l’autre, mais elle doit aussi être mise en regard des résultats de la présidentielle de 2012, l’élection devenue, de fait, la plus déterminante de la vie politique française. En 2008, le contexte à droite était caractérisé par le siphonnage du lepénisme par le sarkozysme, qui a fait long feu, comme on a pu l’observer depuis les présidentielles de 2012. Avec 23,16% dimanche, Stéphane Ravier fait un peu mieux que Marine Le Pen lors de la présidentielle (21,2%). Le chef de file local de l’extrême-droite a recueilli sur son nom 59000 électeurs là où la présidente du FN en comptait 79000 en 2012.

« Le flop Mennucci »

Que le candidat investi par le parti au pouvoir n’arrive qu’en troisième position, avec 21%, c’est évidemment un flop. Mais si l’on cumule les scores de toutes les listes de gauche (j’y inclue Diouf, je sais, c’est arbitraire et cela peut faire débat mais j’estime que sa base électorale vient de la gauche), le total approche les 35%, soit juste derrière le score de Gaudin. Le propos n’est évidemment pas de relativiser la débâcle du principal opposant à Jean-Claude Gaudin.

La gauche est la première victime de l’abstention. Celle-ci progresse, de 43,57% en 2008 à 48%. Les secteurs les plus favorables à la gauche sont les plus frappés (50 et 53% % d’abstention dans les quartiers nord). Alors que le nombre d’inscrits a augmenté de 16000 en six ans, celui de suffrages exprimés a reculé de 12000. L’abstention n’a pas épargné le Front de gauche, pourtant peu avare de critiques à l’encontre de l’action de l’exécutif. Des 51700 bulletins « Mélenchon », Jean-Marc Coppola n’en retrouve que 18.000. Il réalise 7% à l’échelle de la ville. Si l’on établit le ratio PS-non PS au sein de la gauche, il est très défavorable pour le parti censé être dominant qui ne pèse que 60% de son camp.

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